La gestion du temps dans les jeux d’entreprise

Dans les formations et plus particulièrement au sein des jeux d’entreprise, la gestion du temps est un élément clé qu’il faut savoir maîtriser. Comment réussir à laisser suffisamment de temps aux apprenants pour le bon déroulé des journées de business games sans pour autant qu’ils ne s’ennuient ? Par quel biais gérer les différences de […]

Dans les formations et plus particulièrement au sein des jeux d’entreprise, la gestion du temps est un élément clé qu’il faut savoir maîtriser. Comment réussir à laisser suffisamment de temps aux apprenants pour le bon déroulé des journées de business games sans pour autant qu’ils ne s’ennuient ? Par quel biais gérer les différences de rythme des équipes ? Pouvons-nous aisément définir les deadlines à imposer aux apprenants ? Les questions sur la gestion du temps dans les jeux d’entreprise sont nombreuses, il est donc l’heure de tenter d’y répondre !

La perception du temps

Le jeu d’entreprise crée un rapport au temps différent d’un enseignement classique pour l’apprenant. En effet, celui-ci, dans un mode d’apprentissage descendant, subira la plupart du temps la durée du cours de manière passive, alors que participer à un exercice de prise de décision dans un temps limité le rendra acteur et engagé, altérant ainsi sa perception temporelle. Comparez, pour le comprendre, une minute passée dans une activité stimulante à une minute le doigt coincé dans une porte. 

Le joueur aura donc tendance, si la situation est stimulante, à « manquer de temps », c’est-à-dire à oublier le délai donné pour résoudre la situation. Cependant, la nature ayant horreur du vide, le fait d’avoir terminé une tâche stimulante nous plonge tous dans un état de désœuvrement si le timing est trop lâche. 

Le rythme, une question centrale

Généralement, on construit un dispositif de jeu d’entreprise autour de plusieurs temps de jeu de durée égale. Le calcul est basique, on considère le nombre de jours, le temps moyen de prise de décision sur le simulateur, et on détermine comme cela que l’on réalisera, par exemple 2 cycles par ½ journée. Ce mode de fonctionnement a la vertu essentielle d’être rassurant pour les formateurs comme pour les apprenants. L’équilibre du rythme est propice à l’apprentissage, en créant une habitude qui libère cognitivement l’apprenant et lui permet de se concentrer sur la tâche. Il produit toutefois un sentiment de répétition, et ne tient pas forcément compte de l’effet d’expérience. 

Plusieurs conseils peuvent être formulés à partir de ces observations, afin de trouver un cadencement qui permette d’atteindre les objectifs pédagogiques, tout en maintenant l’apprenant dans un état de « flow »

Apériodicité et diversité

Une solution est de raisonner en double temporalité à l’intérieur du jeu (mois/trimestre ou trimestre/année), et d’y associer des attentes distinctes.  

Par exemple, si le cycle de décision est le mois, on pourra réaliser les 3 premières prises de décision dans un temps court, et marquer une pause à chaque fin de trimestre, pendant laquelle une activité de reporting ou de projection sera proposée. 

Une autre voie est d’ajouter à la prise de décision, parfois trop rapide, des activités annexes à même de remplir un temps jugé trop long : réalisation d’un exercice, réponse à un challenge, lecture d’un contenu pédagogique, construction d’un outil de pilotage, … 

En résumé, tout formateur a pour ambition que l’apprenant « consomme » chaque minute à une activité porteuse de sens dans un jeu d’entreprise. Penser le temps, au même titre que l’espace, contribuera au succès du dispositif.

Laurent Lavogiez

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