Les chiffres de l’alternance : Enjeux et défis pour l’avenir 

L’alternance en France connaît une croissance continue, marquée par une augmentation du nombre d’entrées et une satisfaction croissante des entreprises et des alternants. D’après le bilan 2023 de la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), publié en février 2024, le dispositif a atteint un seuil de maturité avec plus […]

Les chiffres de l'alternance

L’alternance en France connaît une croissance continue, marquée par une augmentation du nombre d’entrées et une satisfaction croissante des entreprises et des alternants. D’après le bilan 2023 de la DARES (Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), publié en février 2024, le dispositif a atteint un seuil de maturité avec plus de 975 000 nouvelles entrées. Cet article examine les chiffres clés de l’alternance en 2023, ses bénéfices, ses limites et les enjeux futurs, tout en proposant des solutions pour améliorer la performance des contrats d’apprentissage. 


Commençons par les chiffres clés de l’alternance pour comprendre sa portée et son évolution. 

  • En 2023, 852 000 contrats d’apprentissage ont débuté dans les secteurs privé et public, marquant une augmentation de 2 % par rapport à 2022 (DARES). 
  • Fin avril 2024, on compte 991 000 apprentis, soit une augmentation de 4,6 % par rapport à fin mars 2023 (Politique de l’emploi). 
  • Le nombre total de contrats en cours au 31 décembre 2023 s’élève à 1 020 000 (DARES). 
  • 29% des entreprises utilisent l’alternance pour la première fois, en hausse de 7 points par rapport à l’année précédente (DARES). 
  • Le taux de satisfaction des entreprises est de 90%, tandis que celui des alternants atteint 91% (DARES). 
  • 78 % des entreprises et des jeunes attribuent une note supérieure à 8 pour l’expérience de l’alternance (DARES). 

L’alternance est en nette progression, mais quels sont ses bénéfices ? 

  • L’alternance permet de répondre aux besoins en compétences actuelles et futures, comme l’indiquent 88% des répondants (DARES). 
  • Les jeunes bénéficient d’une formation rémunérée tout en acquérant une expérience professionnelle précieuse. 
  • 93% des alternants ont choisi cette voie par conviction, attirés par la perspective d’un salaire et d’une insertion professionnelle rapide (DARES). 

Des bénéfices, mais aussi quelques limites sont à mettre en avant pour comprendre la globalité de la solution. 

  • En 2023, 14% des alternants ont rompu leur contrat, contre 20% en 2022 (DARES). 
  • La majorité des ruptures (61%) sont attribuées au comportement de l’alternant, soulignant l’importance de l’accompagnement et de la formation aux soft skills (DARES). 
  • 77% des alternants et 64% des employeurs jugent la formation aux soft skills de qualité, indiquant une lacune à combler dans les programmes pédagogiques (DARES). 
  • La majorité des causes de ruptures de contrat est liée aux comportements des alternants jugés non professionnels. Il est donc nécessaire de mettre en place un accompagnement lors de l’intégration au sein de l’entreprise ou lors des jours de formation. 

L’intégration des collaborateurs est cruciale, et elle l’est d’autant plus pour un alternant. La relation entre maître d’apprentissage et apprentis est tout aussi importante. Elle permet une meilleure connexion et un suivi pour les deux parties. Regardons ensemble les chiffres liés à l’intégration. 

  • Seulement 7% des alternants bénéficient d’un parcours d’intégration ou de formation spécifique (DARES). 
  • 22% des jeunes déclarent ne pas avoir eu de tuteur ou de maître d’apprentissage, malgré l’obligation légale (DARES). 
  • 44% des candidats rencontrent des difficultés à trouver une entreprise, et 50% des entreprises peinent à trouver le candidat idéal (DARES). 

Ces chiffres montrent que trop peu d’alternants bénéficient d’un parcours d’intégration. Il est essentiel d’accompagner les alternants sur leur posture et de suivre leur progression en entreprise pour réduire les abandons et améliorer la qualité de l’alternance. 

Ci-dessous une liste de quelques solutions envisageables pour améliorer la performance de l’alternance, tant pour les entreprises que pour les alternants. 

Renforcement des équipes de sourcing 

  • Intégrer des ambassadeurs, mentors et chargés de relation écoles-entreprises pour améliorer le lien entre les entreprises et les alternants. Ces chargés de relation permettent un suivi plus poussé des alternants, améliorant ainsi leurs performances. 

Clarification et suivi des taux de rupture 

  • Réaliser des analyses détaillées pour comprendre les causes des ruptures de contrat et mettre en place des mesures préventives. Ceci permet de mieux anticiper les besoins des entreprises et des étudiants. 

Favoriser la relation tuteur et apprentis 

  • Encourager les Opco et les branches professionnelles à mettre en place des programmes de formation pour les tuteurs et maîtres d’apprentissage. Ces dispositifs, de plus en plus utilisés, permettent une meilleure intégration et formation des alternants. 

Intégration des soft skills dans les programmes 

  • Inclure systématiquement les compétences relationnelles, comportementales et cognitives dans l’approche pédagogique des établissements et des CFA. Cela permet aux futurs apprenants de réussir leur entretien et d’acquérir la posture nécessaire à une bonne formation professionnelle. 

Intégration des apprenants au sein de l’entreprise 

  • Assurer une intégration optimale pour garantir la compréhension de l’activité, des missions et de la hiérarchie, ainsi que pour fournir l’accompagnement nécessaire dans les tâches futures. Une intégration réussie optimise les compétences de l’alternant et améliore ses performances pour l’entreprise.

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En somme, l’alternance s’affirme comme un pilier fondamental du système de formation français, offrant des opportunités réelles d’insertion professionnelle. Afin de maximiser les bénéfices et de réduire les taux d’abandon, il est crucial d’améliorer le matching entre candidats et entreprises, de renforcer l’accompagnement des jeunes, et d’intégrer pleinement les soft skills dans les programmes de formation.

En relevant ces défis, l’alternance pourra atteindre le cap du million d’alternants et devenir une voie d’excellence pour la formation et l’emploi. 

Sources 

Quentin Bouveret

Quentin Bouveret

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