Faire du simulateur un outil incontournable pour penser demain

Le cœur d’un simulateur, ce n’est pas sa face visible, mais bien sa face cachée, ce qu’on appelle chez Sciado « la routine de calcul ». C’est d’elle que dépendent les résultats des apprenants. Si l’apprenant prend telle ou telle décision, alors la routine de calcul lui affichera tel ou tel résultat. Créer un simulateur revient donc […]

Le cœur d’un simulateur, ce n’est pas sa face visible, mais bien sa face cachée, ce qu’on appelle chez Sciado « la routine de calcul ». C’est d’elle que dépendent les résultats des apprenants. Si l’apprenant prend telle ou telle décision, alors la routine de calcul lui affichera tel ou tel résultat.

Créer un simulateur revient donc à : 

  • D’une part, définir les actions des apprenants en décortiquant les gestes propres à un métier ; 
  • D’autre part, concevoir un modèle de calcul qui se rapproche au plus près de la réalité. 

Et là me vient une question essentielle : « de quelle réalité parle-t-on ? »

De la neutralité de nos modèles de calcul…

Un modèle de calcul repose sur des partis-pris. Décider que telle action donnera tel résultat repose sur l’observation des comportements des consommateurs et des vendeurs, de la législation en place, des habitudes de vie, etc. On définit toujours un résultat à partir d’un contexte économique, social, culturel, politique, et, à mon sens également, idéologique et philosophique

Pour que le simulateur soit le plus largement utilisé possible, « la réalité » induite par la routine de calcul se doit d’être la plus consensuelle et la plus normative possible par rapport au contexte dans lequel évoluent les apprenants. Chez Sciado, de manière générale, nos apprenants se situent en France : un pays développé, de culture occidentale, dont l’économie repose sur une économie de marché, capitaliste et libérale.

… à la nécessité d’intégrer les évolutions sociétales

Cependant, notre réalité évolue en permanence : évolutions technologiques, législatives, culturelles… Depuis quinze ans, ces évolutions se sont accélérées et de nouvelles problématiques, notamment économiques, sociales et écologiques viennent interroger et percuter nos modèles et nos habitudes

Sciado tient à faire évoluer ses simulateurs en tenant compte des nouvelles normes qui émergent dans la société. Par exemple, tous les simulateurs depuis 2021 intègrent un score « Responsable » qui compte dans le classement final des apprenants dans les mêmes proportions que les scores « Financier » ou « Gestionnaire ».

Cependant, l’intégration de ces nouvelles pratiques au sein de nos routines de calcul doit être mûrement réfléchie. D’abord, d’un point de vue sociétal, il faut que nous soyons ouverts et réceptifs à former sur ces nouvelles normes. Se pose alors la question de savoir quand agir sur notre routine de calcul : à quelle étape de la courbe du changement veut-on positionner la formation ?

  • Quand la problématique émerge dans la société ? [découverte]
  • Quand la société s’empare de la problématique ? [prise de conscience]
  • Quand la société met en œuvre effectivement des solutions ? [action]
  • Quand les solutions remplacent (et donc deviennent) la norme ? [intégration]

Ensuite, d’un point de vue technique, certains enjeux exigent la prise en compte de multiples facteurs pour être retranscrits de manière exacte et exhaustive. La routine de calcul doit se complexifier, au risque de rendre plus difficile la lecture des résultats par les apprenants.

Notre rôle en tant que pédagogues sur le simulateur

Si les simulateurs se doivent de rester neutres et consensuels, cela ne doit pas nous empêcher d’intégrer plus largement les bouleversements actuels à nos expériences d’apprentissage. 

La plus-value du formateur n’est-elle pas de pousser les apprenants à la réflexion au-delà de la simulation ? D’encourager les apprenants à développer leur esprit critique et leur capacité d’analyse ? 

Les simulateurs ont vocation à former les managers et entrepreneurs de demain : des citoyens dont les actions, professionnelles comme personnelles, auront un impact sur la construction du monde. A l’heure où les expressions « sobriété » et « urgence climatique » n’ont jamais trouvé autant d’échos, peut-on se passer de développer une réflexion engageante avec les apprenants sur la façon dont les entreprises doivent s’emparer de ces notions et les intégrer dans leur business model ? 

Pour vous aider, voici quelques idées de challenges à lancer à vos apprenants : 

  • Les interroger sur l’impact de leur activité (dans la simulation). Par exemple : que pensez-vous de vendre 3 paires de sneakers par an à un client ? Quelle autre stratégie peut vous sembler viable pour la suite ?  
  • Les interroger sur l’impact de leurs résultats. Par exemple : mon entreprise a triplé son chiffre d’affaires au cours des 3 derniers tours de jeu. Qu’est-ce qu’une super-croissance implique d’un point de vue écologique et social ? 
  • Les interroger sur la cohérence de leurs actions (qui vont dans le sens d’un intérêt individuel) avec l’intérêt collectif. Comment concilier la nécessité de rentabiliser mon entreprise avec la nécessité de répondre à l’urgence climatique ? 

Nous avons le droit de rester aussi neutres que le simulateur. Ce n’est pas à nous d’apporter une réponse. Notre rôle est de questionner les apprenants sur des notions auxquelles ils seront confrontés dans leur vie future, professionnelle et citoyenne. 


ALICE
Article rédigé par Alice Falletti, ingénieure pédagogique au sein de Sciado Partenaires depuis janvier 2022.
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