Les nouvelles technologies sont un enjeu majeur de la société dans laquelle nous évoluons, et ce depuis plusieurs années. Désormais, le terme de « transformation digitale » est presque devenu obsolète, car les avancées sont telles que la société tout entière s’est digitalisée. Ces derniers temps, un terme qui a longtemps fait parler de lui au travers de murmures a été révélé et mis en avant à un niveau international : le métavers – également connu sous l’orthographe anglophone, metaverse. S’agissant d’une véritable prouesse technologique et d’une évolution remarquable sur tous les points, de nombreuses questions se posent. Et, parmi elles, des questionnements sur la place du métavers dans la pédagogie ainsi que sur les modifications et changements auxquels nous pouvons nous attendre dans les prochaines années – si ce n’est les prochains mois.
Métavers et pédagogie : deux univers d’ores et déjà en cohabitation
Dans le domaine du jeu
L’apprentissage et la pédagogie sont des domaines qui ont leur place dans le digital et le métavers, et ce avant même les dernières annonces venant de Meta. Dans le monde du jeu, certains univers sont déjà en partie immersifs, dont notamment Fortnite qui a mis en place les concerts de Travis Scott ou Ariana Grande au sein même du jeu.
Cependant, un autre jeu, lui aussi immersif, se démarque par les ressources pédagogiques qu’il offre à ses utilisateurs. Ici, nous parlons bien sûr de Minecraft. Véritable révolution dans son domaine, Minecraft est un jeu qui perdure et continue de séduire mais qui apporte surtout un élément non négligeable : l’accès à la connaissance. Afin d’esquiver la censure mise en place dans certains pays, certains journalistes de Reporters sans Frontières ont créé une bibliothèque contenant pas moins de 12,5 millions de blocs de reportages et articles dans Minecraft. L’accès à la connaissance et aux informations devient alors presque illimité et le potentiel que peuvent avoir les jeux et le métavers dans la pédagogie est non négociable.
Dans le domaine de l’éducation
D’autres avancées et prouesses technologiques et techniques ont également déjà vu le jour, et notamment avec des métavers qui se développent dans plusieurs sociétés et/ou écoles. Par exemple, EdTech Twin Science and Robotics, une société londonienne, crée elle-même son propre métavers dans le but d’enseigner les sciences, la technologie ou encore l’ingénierie. L’enjeu ? Former les professionnels de demain aux défis écologiques et technologiques du moment tout en leur permettant de suivre des cours basés sur l’expérimentation et les échanges.
Microsoft n’a rien à lui envier, car la société travaille actuellement sur Microsoft Mesh, un métavers dédié à Microsoft Teams. La plateforme fonctionnera ici au travers d’hologrammes intégrés au monde réel et d’avatars en 3D au travers desquels apprenants et enseignants pourront discuter et échanger.
Enfin, nous pouvons également nommer une école de commerce très populaire en France, l’EM. L’EM Normandie travaille elle aussi sur la création de son propre métavers, nommé Ward. Basé sur une intelligence artificielle, il permettra aux apprenants de switcher comme bon leur semble d’un apprentissage physique classique à un avatar numérique.
L’impact du métavers sur la pédagogie
Les évolutions possibles
L’arrivée du métavers dans la pédagogie peut avoir un impact conséquent. En plus de potentiellement renverser certaines pratiques jusque-là ancrées dans notre quotidien, le métavers peut amener avec lui une multitude de possibilités. Premièrement, le métavers est un outil qui peut être particulièrement intéressant pour pousser encore plus loin le principe d’expérimentation. Chez Sciado Partenaires, nous favorisons la pratique à la simple théorie via nos simulateurs pédagogiques. Le métavers pourra renforcer cette volonté en permettant, par exemple, de faire des expériences chimiques nécessitant de manipuler des éléments parfois délicats voire dangereux en temps normal pour les apprenants.
Dans un autre registre, le métavers pourrait révolutionner le mode de fonctionnement des enseignements voire des écoles et universités. En effet, l’intelligence artificielle présente dans l’outil pourrait collecter les supports et cours des enseignants. Par la suite, cette IA se chargerait de les proposer aux apprenants de manière plus personnalisée. Un processus de personnalisation complet des cursus géré par une IA séduira sans aucun doute certains individus. En effet, nombre d’entre eux sont actuellement réticents à l’idée de s’inscrire dans des plus parcours traditionnels. Cependant, une telle évolution poserait de nombreuses questions. La principale ? Le rôle des enseignants dans le cadre scolaire, qui prendraient alors plutôt la place de coachs auprès des apprenants.
Ce point en engendre un autre, celui des hologrammes et avatars. Avec des cours et des enseignements dématérialisés, le métavers fera peut-être naître un autre type d’apprentissage. Dans une classe virtuelle, les apprenants suivront un cours fourni par un avatar virtuel, derrière lequel se trouvera un enseignant. Les apprenants pourront peut-être même, eux aussi, changer leur apparence avec un avatar qui leur plaît. Ils pourront ainsi laisser libre cours à leur créativité et se permettre d’être eux-mêmes, sans craintes de jugements.
Les limites et questionnements
Le métavers pourra, par conséquent, venir combler certains problèmes d’ordre social ou culturel. Cependant, de nombreuses autres questions se posent, car certaines limites peuvent être relevées. Parmi elles, l’écart entre les apprenants et enseignants de différents horizons. Certains ont déjà accès à de nombreuses ressources et du matériel technologique de qualité tandis que d’autres demeurent plus démunis. Nous le savons, les fossés dans la société peuvent être majeurs. Or, une avancée telle que celle-ci, aussi impressionnante soit-elle, risque d’agrandir encore davantage certains d’entre eux.
Enfin, une dernière question se pose sur le futur des écoles et des établissements scolaires. Si le métavers apporte avec lui des parcours plus personnalisés et individualisés aux apprenants, continuerons-nous de fonctionner par le principe de l’appartenance à une école ? Ou bien les parcours personnels et individuels des apprenants prendront le dessus ?
Sources :
- Le métavers : quels usages possibles dans l’éducation ?
- Campus à Dubai et au Vietnam, metaverse… L’EM Normandie présente ses ambitieuses orientations stratégiques