Quelles leçons peut-on tirer de l’apprentissage à distance en 2020 ?

Nous savons tous que 2020 a été l’année des défis en terme de pédagogie et enseignement. Le confinement nous a demandé de trouver de nouveaux moyens d’apprentissage à distance et de réorganiser nos interactions avec les apprenants. Maintenant, il est temps de tirer des leçons de cette expérience de confinement et d’apprentissage hybride.  Linda ATTARI, enseignante, consultante […]

Nous savons tous que 2020 a été l’année des défis en terme de pédagogie et enseignement. Le confinement nous a demandé de trouver de nouveaux moyens d’apprentissage à distance et de réorganiser nos interactions avec les apprenants.

Maintenant, il est temps de tirer des leçons de cette expérience de confinement et d’apprentissage hybride. 

Linda ATTARI, enseignante, consultante et dirigeante du cabinet Attari Consulting, en Conseil & Formation Data Management, Business Intelligence et Performance Industrielle, nous fait le plaisir de partager son expérience.

Depuis des années, nous travaillons avec Linda sur plusieurs projets, notamment sur le Marketing digital et la création d’entreprise. Nous sommes donc très heureux qu’elle ait accepté de nous transmettre ses valeurs, conseils et savoir faire lors de cette interview.


Comment avez-vous vécu, en tant que formatrice, le passage vers l’apprentissage à distance ? 

linda attari

L. ATTARI : En tant que formatrice, j’ai du prendre en main le passage vers le distanciel et les modalité hybrides à partir du 17 mars 2020: date du premier confinement. Je me suis posée mille questions concernant la façon dont j’enseignais et notamment : comment restructurer mes cours, comment favoriser les activités permettant l’engagement et l’envie de mes étudiants ?

Comment mettre en œuvre les enjeux de ces nouveaux challenges de la classe inversée en mode distanciel ? En plus, côté étudiants, les garder actifs et motivés. Vaste chantier ! Stress constructif !

Afin d’éviter le stress, nous nous sommes tous – coordinateurs pédagogiques et enseignants – formés aux nouveaux outils pédagogiques.

Les étudiants nous ont beaucoup aidé dans leur approche du changement, même s’ils regrettent pour une partie d’entre eux le face à face.

Avez-vous rencontré des difficultés dans la réorganisation de vos cours ?

L. ATTARI : Ce n’était pas très simple. J’avais plusieurs cours à mettre en œuvre dès le lendemain du confinement et je devais assurer la coordination de mes masters.

Tous mes cours étaient organisés en mode face à face et non distanciel, ce qui change tout dans l’approche pédagogique. La difficulté résidait donc dans mes contenus à transformer.

En un temps record, il fallait d’abord que j’adapte mes cours. Ensuite, il fallait maîtriser les temps investis en préparation. Enfin, je devais réussir à maintenir le niveau de qualité des cours.

Ce n’était pas un simple « poser-déposer » de documents sur une plateforme type Moodle, mais une vrai restructuration de mes séquences.

Comment avez-vous assuré la continuité pédagogique ?

L. ATTARI : J’ai eu la chance d’avoir Sciado qui m’a proposé une aide solide et rassurante sur la façon de mettre en œuvre mes cours et le module, en mode intelligence collective, et ce dans l’entraide.

En fonction de mon besoin digital marketing à ce moment-là, j’ai pu bénéficier de la plateforme Sciado avec les simulateurs d’entreprise, des scénarii et des animations qui permettent de créer des formations innovantes, basées sur la création d’expérience pour les participants et l’acquisition de compétences en plus des connaissances.

Cela m’a plus qu’aidée ! J’ai été rassurée et ai découvert que je pouvais apporter une plus-value aux étudiants dans mon débriefing sur leurs actions et décisions.

Avez-vous quelques astuces à nous partager ?  

L. ATTARI : Je ne sais pas si je peux les appeler astuces, mais plutôt des conseils.

Niveau outils, j’utilise souvent  BigBlueButton, Teams, Slack, Google Hangout, Zoom et Appear.in. Un logiciel très performant et très apprécié par les étudiants est Discord.

Tous ces outils permettent le « chat », qui me paraît important car la prise de parole est moins spontanée et moins facile en virtuel qu’en réel. L’animateur doit veiller à la répartition et à l’équité des prises de parole de chaque participant, sinon il y a des risques de décrochage ou d’isolement, bien plus qu’en présentiel.

Cet outil « chat » est en ce sens facilitant pour les plus timides.

Un autre mode de discussion intéressant est la vidéo. Flipgrid, par exemple, est un forum en ligne de discussions vidéo. Les étudiants peuvent répondre à une question initiale de l’enseignant et répondre aux autres en enregistrant de courtes vidéos à partir de leur téléphone ou de leur portable.

Nous pouvons utiliser la vidéo également comme support pour l’évaluation (formative ou sommative) des étudiants. Ainsi, ils peuvent présenter le bilan d’un travail ou un journal de bord personnel, dans un cours ou en stage, à travers la vidéo. Il peut aussi s’agir d’une modalité qui diffère de l’exposé oral traditionnel devant la classe.

Enfin, j’ai remarqué que si un sous-groupe se retrouve à travailler seul trop longtemps en distanciel, il peut y avoir des phénomènes de déconcentration ou d’éparpillement.

Je conseille donc aux animateurs à distance, de virtuellement passer dans les sous-groupes au bout de quelques minutes, comme en présentiel pour, selon les cas, « dépanner », répondre à une question, rythmer, remobiliser, garder la concentration, etc.

Quels enseignements peut-on tirer de cette période exceptionnelle de 2020 

L. ATTARI : Côté enseignants, je dirai que la réactivité est très importante, ainsi que la capacité d’adaptation. Il s’agit d’un nouveau mode de fonctionnement par cours en visioconférence, de nouvelles façons de mettre en œuvre les devoirs et les exercices.

De plus, nous devons repenser surtout les partiels académiques et leur organisation à distance.

Quelle place va occuper désormais le distanciel dans l’apprentissage ?

L. ATTARI : Je pense qu’environ 90% des formations vont pouvoir se faire à distance. Grâce à cette période, nous avons expérimenté ces outils avec les étudiants et cela a très bien fonctionné. Puis, il faut penser aux coûts, les déplacements sont réduits, l’impact sur l’environnement est diminué. Enfin, la planification est moins contraignante, nous pouvons optimiser des cours distanciés internationaux sans déplacements physiques.

Sans parler des personnes à mobilité réduite ou hospitalisées, qui peuvent désormais facilement suivre les cours à distance.

Nous ne sommes plus dans un temps pédagogique programmé, mais un temps induit à la demande.


Ancienne chef de projet, consultante en management de projet High Tech et déploiement de projets data, Linda ATTARI est enseignante et dirigeante du cabinet Attari Consulting, en Conseil & Formation Data Management, Business Intelligence et Performance Industrielle. Elle dirige également le programme Master/MBA Big Data & Marketing Manager à l’INSEEC Lyon ainsi que le pôle Data MSc1 et MSc2.

Ses publications pour Harvard Business Review et Survey Magazine ainsi que les conférences qu’elle anime portent sur les enjeux d’entreprises liés aux challenges big data.

En plus de tout cela, Linda supervise des thèses MBA pour l’Université de West Scotland et trouve le temps de collaborer avec Sciado Partenaires.  

Mirela Oprea

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